
Comportements & risques :
prendre conscience de l’inconscience.
LES RECHERCHES DE LA FONDATION MAIF
Nous prenons parfois, en dépit du bon sens, des décisions périlleuses et potentiellement dangereuses. Comment ces comportements se construisent-ils, et surtout, comment pouvons-nous les enrayer ? La Fondation MAIF a financé les recherches de divers organismes afin de répondre à ces questions. Ci-dessous, un résumé de leurs conclusions. La prise de risques inconsidérés a de nombreuses origines, mais un dénominateur commun ressort : les biais cognitifs.
01.Le biais des émotions
S’il est important que nos émotions participent au traitement de l’information au moment de la prise de décisions ; une mauvaise appréhension de celles-ci peut avoir des conséquences désastreuses.
Confondre deux émotions, le trac et des signaux d’alarmes plus sérieux par exemple, peut amener à une erreur de jugement et une prise de risque. Se laisser submerger par un sentiment comme la colère ou la panique peut déclencher des réactions radicales et malavisées.
02.Le biais des croyances
La perception du risque a également une incidence sur le comportement. En effet, pourquoi adopter un comportement prudent lorsque l’on ne détecte pas ou peu de danger ? L’illusion de l’expérience, également appelée « syndrome de l’expert » pousse à une minimisation des risques proportionnelle à l’expérience ou la sensation d’expérience, accroissant avec elle la prise de risque. A titre d’exemple, les recherches ont montré que 90% des avalanches étaient provoquées par les victimes elles-mêmes ou que dans les snowparks, les débutants (moins confiants) se blessaient 5 fois moins que les pratiquants confirmés. D’autres personnes, quant à elles, en quête de plaisir et de frissons, vont avoir une tolérance voire une appétence au risque plus développée et adopter des comportements périlleux tout en se pensant paradoxalement en sécurité.
03.Le biais des sens ou des codes
Lorsqu’il s’agit d’inciter à la prudence, les injonctions et la culpabilisation ont un impact limité.Les campagnes de prévention routière utilisent souvent ce ressort et montrent des individus au comportement dangereux dans l’espoir que les spectateurs s’y reconnaissent et modifient leurs habitudes. Pourtant, les recherches ont prouvé que la plupart des gens ne s’identifiaient pas à un comportement social jugé comme négatif. S’ils sont, à l’inverse, exposés à des personnages au comportement prudent, ils s’évaluent alors comme moins précautionneux et modifient leurs habitudes pour se rapprocher de ce modèle.De la même manière, le « nudge » (ou coup de pouce) est une alternative à la prévention classique puisqu’au lieu de mettre en garde, elle propose une nouvelle architecture de pensée encourageant les comportements bénéfiques. En les combinant, une expérience a réussi à multiplier par 2,5 le taux de port de ceinture en transport scolaire.